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La maison D'Orsay prend sa source vers 1830 dans les créations parfumées du dandy Alfred d'Orsay, qui, entre Londres et Paris, met au point plusieurs fragrances pour sa maîtresse, lady Marguerite de Blessington, dont L'eau du Bouquet, qui sera officiellement lancé en 1865 à Paris par les héritiers d'Alfred d'Orsay. Entre 1902 et 19081, un groupe d’investisseurs français et étrangers — le russe Léon Fink, les allemands Siegfried et Sally Berg, le franco-néerlandais M. Van Dyck2 — regroupés sous le nom d'une société en commandite « Van Dyck, Berg & Fink » reprend les parfums d'Orsay auprès des héritiers de la marque, avec quelques associés dont le couturier Jacques Doucet. La première création qui rencontre un vrai succès est Étiquette bleue, parfum censé reproduire le bouquet floral inventé par Alfred pour sa maîtresse en 1830, dans un flacon dessiné par Frederico Restrepo. Le jus sort de laboratoires situés à Neuilly-sur-Seine. Le « chevalier d'Orsay » devient la figure tutélaire de la marque, en même temps que le nom d'un parfum lancé en 1911. Une boutique est ouverte à Paris, boulevard des Italiens. En 1915, la société à capitaux majoritairement étrangers est mise sous séquestre du fait de la guerre puis est revendue à la « Compagnie française des parfums d’Orsay ». En 1916, D'Orsay est racheté par Jeanne-Louise Guérin (« Madame Guérin ») associée à Théophile Bader, cofondateur des Galeries Lafayette et des futurs Parfums Chanel. Madame Guérin est la compagne d'un industriel réputé, Gaston Monteux.
Après la Première Guerre mondiale, la compagnie connaît un nouvel essor. Une prestigieuse boutique ouvre en 1923 au 17 rue de la Paix décorée par Louis Süe et André Mare, puis une autre sur la Cinquième Avenue à New York (fermée en 1929).
Une nouvelle usine est inaugurée à Puteaux au château des Bouvets, qui comptera jusqu'à 500 employés et d'où sortiront une centaine de fragrances. Des créateurs verriers comme Baccarat, Daum ou René Lalique inventent des flacons, dès 1908. De 1926 à 1933, Henri Robert exerce sa carrière de chimiste parfumeur chez D'Orsay. En 1925, les Parfums d'Orsay obtiennent une distinction durant l'Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes. Plus de cinq millions de bouteilles sont vendues en 1931. En 1936, Jacques Guérin, le fils de Madame Guérin, reprend la direction après avoir été associé à l'entreprise et reçu une solide formation de chimiste. Il conserve la direction jusqu'en 1982. Sous sa tutelle, des artistes réputés comme Marie Laurencin et Jean Cocteau dessinent des étiquettes.
Les gammes s'enrichissent : shampoings, crèmes, fards, dentifrices... Le Dandy (1923), Intoxication (1942), Arôme et Arôme 3 (1943), Le Nomade (1974) sont les principales créations durant cette période. Âgé de 80 ans, Jacques Guérin quitte la direction en 1982. La maison périclite, mais tente de revenir sur le marché dans les années 1990 avec l'arrivée de Claude Broll du Groupe Marignan et Alain Lagier comme directeur.
Depuis 2007, Marie Huet a repris la marque en lui donnant un nouveau souffle. Les principales créations historiques de la maison sont revisitées et de nouvelles fragrances apparaissent. Quelque fragrance: Rose (1902) Violette (1902) Étiquette bleue ou l'Eau de Bouquet (1865 et 1908) rééditée en 2008 (gamme Intemporelle) La Rose d'Orsay (1908) La Fleur de France (1910) Milord (1911) Chevalier d'Orsay (1911) rééditée en 2008 (gamme Intemporelle). Tilleul (1911 et 1953), reformulé par Olivia Giacobetti en 2007 (gamme Intemporelle) Eau de Cologne d'Orsay (1912) Toujours fidèle (1912) Parfum d'Antan (1913) Lilas (1913) Ambre (1913) La Flambée (1913) Mystère d'Orsay (1915) Le Dandy (1923), réédité en 2010 (gamme Intense) Ganika (1923) Camélia (avant 1924) Duo (1928) Le Jardin (1931) Trophée (1935) Voulez-vous (1935) Belle de Jour (1938) Intoxication (1938) Arôme 3 (1943) rééditée en 2008 (gamme Intemporelle) Fantastique (1952) Divine (1947) Eau fringante (1968) Le Nomade (1974) rééditée en 2008 (gamme Intense) Intoxication d'Amour (1997) Bois de coton (2009) La Dandy (2010) - gamme Intense L'Intrigante (2010) - gamme Intense Sources: Monique Cabré, La Légende du chevalier d'Orsay, Milan, 1997